29/01/2023
Double vie, un seul emploi du temps
Je veille toujours à ne pas mélanger les choses. Le travail avec le reste, en particulier.
Mais là, ça bipe, j'enregistre mon travail, met mon ordinateur en veille, enfile mes chaussures et m'en vais prestement. J'ignore pour combien de temps je quitte mon poste de travail. Aucune intervention ne peux se définir à l'avance.
C'est mon choix d'allier un métier à un engagement civil. Je n'ai jamais voulu en faire mon métier. Aujourd'hui c'est partie intégrante de ma vie et si l'on prend le temps de s'épancher sur l'impact sur nos vies privées , nous parlons assez peu de celui sur nos vies professionnelles.
Je ne prends jamais de retard, respecte mes contrats et suis rigoureux pour que tout cela ne viennent polluer ma clientèle. Mais je réponds toujours présent quand il y en a besoin et il y a bien quelqu'un, quelque part qui est content de nous trouver dans son malheur. Et c'est avec honneur que je suis là.
J'insiste pour en parler et en faire connaître la réalité. Pas m'en plaindre, je l'ai choisi. Pour que des secours viennent à vous, il y a fort à parier qu'il y a des professionnels quelque part qui ont cessé de travailler un moment. C'est un système qui fonctionne et qui mérite qu'on le défende. C'est un système dont je suis fier de faire partie et pour lequel mes convictions et investissements sont forts.
La discrétion que j'y mets est importante, mais pour autant, elle ne doit pas occulter une réalité. Je peux disparaître une journée complète de mon bureau pour m'affairer sur un sinistre. Ce sont des faits, c'est un quotidien, plusieurs fois pas semaine, parfois plusieurs fois par jour.
N'y voyez aucune plainte, je demande juste que ce soit pris en compte. Ce n'est ni un jeu, ni un rêve de petit garçon refoulé. C'est la réalité d'un monde, le nôtre.
Je dois faire survivre mon entreprise, répondre à mes obligations, respecter mes engagements. Mais je dois aussi répondre à ceux qui sont en difficulté, répondre à d'autres obligations et respecter un engagement. Ne pensez pas que ce sont juste des passionnées qui se donnent le weekend pour leur lubie des camions rouges, c'est un investissement de tous les jours, à toutes heures, sans jamais connaître la fin de ce que l'on commence.
Alors pour une fois j'en parle, l'expose, pour expliquer que bien que ce soit mon choix, assumé et maîtrisé, j'oserai dire même, volontaire, il est fait pour le bien commun et que parfois, il peut me mettre en difficulté. Laissez-moi un message si je ne réponds pas de suite, ne soyez pas impatient si moi je suis dans l'urgence.
Merci à celles et ceux, à travers notre pays, qui sont là pour nous, professionnels quittant leur poste, leurs repos, leur congés, mais aussi ceux dont c'est le métier de tous les jours.
Bertrand PEARON
118 rue de la platrerie
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